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Mon installation en campagne, depuis 1 an déjà, mérite un premier bilan. Départ de Nantes pour atterrir à Guenrouët, sur une parcelle de 3500m² à découvrir et apprivoiser… pour déployer à terme un jardin-forêt en permaculture.

Sommaire

En permaculture, l’année 1 est avant tout une année d’observation

Qui dit première année dit découverte et observation. Mon jardin est distribué en 2 parcelles : 420m² à l’avant, 2000m² à l’arrière. Le reste se répartit en surfaces construites, maison et carport, allée carrossable, et dispositifs d’assainissement autonome.
Le point le plus haut est sur la route, mon terrain est en pente douce jusqu’au fond du jardin. Par ici, les vents dominants viennent du sud-ouest et ils soufflent suffisamment forts pour avoir permis l’installation d’une parc éolien citoyen à proximité.

Le devant de la maison, côté route, est exposé sud-ouest. Il est ouvert aux regards, la haie de hêtres pourpres a tout juste 2 ans, elle a du être replantée. Afin que celle-ci s’étoffe en largeur, j’effectue la première taille en mars sur la hauteur. Pour protéger mes chiens de la route, je double cette haie d’une clôture en ganivelles, légère et rustique.

Pose d’une cloture en ganivelles

Dans un premier design, j’imagine, devant, un jardin botanique, avec un petit côté gourmand et romantique. Passionnée de roses, j’aimerais profiter d’une profusion de fleurs et de couleurs, bien protégée dans un cocon intime. L’idée est de pouvoir créer un parcours de visite en arc de cercle, qui fasse le tour de l’ilot rocheux central. Je souhaite aussi privilégier une vue agréable de mon salon, dans lequel je travaille au quotidien.

Sur les 2000m² à l’arrière, une clôture est déjà en place, et divise cet espace en 2. L’ancien propriétaire avait quelques moutons qui entretenaient la partie la plus au fond. Dans la partie la plus proche, une quinzaine de fruitiers ont été plantés sur 3 lignes parallèles : malheureusement mal protégés du petit troupeau, plus de la moitié ont dépéri…

Je commence à imaginer un design, avec 2 espaces potagers. Je ne sais pas encore comment m’isoler du regard des voisins côté nord-ouest : 80 m de linéaire à planter, ça me donne le tournis. Je décide dans un premier temps de ne rien faire. Finalement, cela ouvre l’espace d’une manière agréable. Côté sud-est, je pose une petite clôture en grillage à poules sur 65m de long, au pied des lauriers palme.

Jardin entretenu du voisin à gauche, mon jardin libre à droite

Les grands chênes au fond s’avèrent protecteurs, et dans la parcelle derrière, j’aperçois de temps en temps 2 magnifiques chevaux.
Naturellement, je me suis équipée d’une tondeuse débrousailleuse pour entretenir cette grande surface. Elle me sert à dessiner les allées, le reste poussant à l’envi de mars à septembre… place à la biodiversité ! Tondre sa pelouse tous les 15 jours en saison est une hérésie pour les butineurs, la protection du sol (plus exposé à la sécheresse) et la vie du sol.

Mes premières plantations : des fruitiers, des arbustes et des roses

En dépit du temps d’observation recommandé, je choisis de commencer les plantations : les fruitiers sont toujours longs à s’installer avant d’être productifs. J’ai choisi un châtaignier « Doré de Lyon », un plaqueminier (kakis) non astringent « Fuju », 2 pommiers « Fil Rouge » et « Sous le pailler », 2 pruniers « Reine Claude Dorée » et « Reine Claude d’Oullins », 2 cerisiers « Napoléon » et « Trompe Geai », 2 noisetiers pourpres, 1 arbousier, 1 cognassier, une nèfle tardive. J’ai la chance de pouvoir m’approvisionner dans un verger conservatoire tout proche, qui choisit ses porte-greffes à bon escient, de manière à favoriser l’accessibilité de la cueillette.

En petits fruits, je plante un peu de tout, gourmande comme je suis 😉 Cassis, casseilles, groseilles, muriers, framboisiers, myrtilles, une vigne muscat de Hambourg, aronias, chalefs d’automne. J’ai replanté aussi un certain nombre de fraisiers en pot et 2 boutures de figuiers « goutte d’or » qui m’ont suivi dans mon déménagement.

J’ajoute quelques aromatiques indispensables : thym, laurier, romarin, verveine, origan, menthe, sauge.

Je choisis également quelques arbustes faciles et odorants, de jolies couleurs qui illumineront les saisons : abelia, troène, laurier tin, céanothes, fusain, oranger du Mexique, amélanchier, hortensia à feuilles de chêne, éléagnus fixateur d’azote… Et 2 arbres décoratifs : un Parrotia Persica et un cerisier à fleurs Kanzan.

Enfin, j’installe des rosiers partout : parfumés, grimpants, paysages ou couvre sols ! Une vingtaine pour cette année 1, dont les premières floraisons m’émerveillent déjà.

Rosier Dinky à la floraison exceptionnelle et continue sur toute la saison

Préparation des espaces potager et mes premières récoltes

Avant de planter quoi que ce soit, je décide d’examiner la texture du sol. Le terrain a longtemps servi d’espace de pâturage pour des vaches, il est assez compacté. Grâce à la décantation d’un prélèvement de terre et le test du boudin, j’ai constaté que la terre n’est pas très argileuse, mais plutôt limoneuse. La présence du canal de Nantes à Brest -une portion de l’Isac- n’est pas si loin de la maison.

N’ayant aucune intention d’utiliser un motoculteur et n’ayant pas investi dans une grelinette, je décide de mettre en place une grosse quantité de paillage. Réutilisation de mes cartons de déménagement, puis l’équivalent de 3 meules de foin et le broyat de la taille des lauriers palme en limite de parcelle au sud est. Travail réalisé en février mars.

Le résultat est au delà de mes espérances. La vie du sol a fait le travail de décompactage. La terre est restée humide tout l’été sans aucun besoin d’arrosage. Tout ce que j’y plante se plait et s’épanouit.

La rhubarbe au centre, mes premières pommes de terre et butternut, énormes !
Des fraises des bois dès le mois de mai, des mara des bois et gariguettes de juin à septembre.
Myrtilles, cassis, framboises… un régal toutes les semaines de juillet ! Sans oublier mes premières confitures de mûres en août, grâce à la générosité des chemins avoisinants. Fin septembre, je me régale de mes premières châtaignes grillées, ramassées sur une petite platebande en copropriété. En octobre récolte de raisin blanc et noir, sur les pieds de vigne déjà en place : la taille a été bénéfique même si pas encore totalement maitrisée 😉

Je découvre aussi avec plaisir les plantes sauvages comestibles : pesto d’orties, feuilles et boutons de pissenlits, boutons de plantain, lamier pourpre, fleurs de carottes sauvages… Que de nouvelles saveurs extraordinaires !

Quelques enseignements que je retire de mes erreurs et déceptions : ne pas acheter trop de plantes à la fois (certaines sont mortes dans leur pot faute de bons soins), bien choisir les emplacements dans un design global (j’ai du replanter 2 ou 3 arbustes mal positionnés), prévoir les cueillettes au bon moment pour ne pas se faire devancer, cultiver les tomates sous serre (tous mes plants sont morts du mildiou), prévoir des supports/tuteurs systématiquement pour les arbres, biner l’hiver sous le groseillier à maquereaux pour stopper la reproduction des chenilles tenthrèdes qui m’ont dévoré toutes ses feuilles !

En avant pour l’année 2

Les plantations vont se poursuivre et je vous réserve la surprise de découvrir ma serre au printemps. Je vais réfléchir également aux cheminements et à l’alimentation en eau : sujet crucial. Sur ce sujet, la multiplicité des canaux sera recherchée : robinet extérieur à installer, récupération eau de pluie, et pourquoi pas un puits et une petite mare 🙂

Hâte de vivre la suite de cette merveilleuse aventure !

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